jeudi 16 décembre 2010

Zigzag : Duranty, Einstein, Pinochet, New Deal



Duranty et Muggeridge

Je vais vous raconter l’histoire de Walter Duranty et de Malcolm Muggeridge.

En 1930 il y avait des rumeurs de famine en URSS. Walter Duranty, le correspondant du New York Times écrit : « There is no famine or actual starvation, nor is there likely to be. » Il a recu, cette année-là, le prix Pulitzer, Le jury le loua pour son reportage « marked by scholaship, profundity, impartiality, sound judgement and exceptionnal clarity ».

Pendant ce temps-là, l’écrivain anglais, Malcolm Muggeridge, écrivait d’Ukraine que les paysans mouraient de faim. « I mean starving in its absolute sense; not undernourished as, for instance, most Oriental peasants….and some unemployed workers in Europe, but having had for weeks next to nothing to eat.” Un peu plus tard, il écrivait encore que cette famine était causée délibérément. Et que c’était « one of the most monstruous crimes in history, so terrible that people in the future will scarcely be able to believe it ever happened ». Les reportages de Muggeridge not été qualifiés de “tirades hystériques » par Béatrice Webb dans une étude célèbre sur l’URSS. Muggeridge a été stigmatisé et a été incapable de se trouver de l’ouvrage comme écrivain après avoir été relevé de son assignation en URSS. Il a sombré dans la pauvreté. Lui, sa femme et ses deux jeunes enfants ont dû déménager chez des amis. Aucun éditeur n’a voulu avoir affaire à lui. Il est facile de comprendre que ce qu’il disait ne concordait pas avec la vision de l’Union Soviétique que l’intelligencia voulaient privilégier.

Les archives de l’URSS ouvertes aux chercheurs par Gorbatchev pendant quelques années à la suite de la chute du communisme, révèlent qu’il y eut autour de 6 millions de morts. C’est ce que Robert Conquest, dans Harvest of Sorrow estimait lui aussi.

Les gens ont vaguement ou même jamais entendu parler de ce crime monstrueux, et délibéré, aussi monstrueux que l’Holocauste juif perpétré par Hitler et les Nazis. Quand ils en entendent parler, cela leur semble être un fait divers. Pourquoi ? Parce que la majorité des journaux de l’époque étaient sous l’influence d’ « intellectuels de gauche », admirateurs de l’URSS et de Staline. À cette époque où la crise faisait ses ravages en Amérique et en Occident, les intellectuels comparaient les "magnifiques réalisations" du communisme avec "l’échec lamentable" du capitalisme et rêvaient de voir un paradis semblable voir le jour chez eux. Ils répugnaient à parler en mal contre le régime soviétique de peur de nuire à la Grande Idée qui ne pouvait pas s'incarner sans casser quelques oeufs. Pourquoi la compromettre pour quelques victimes malheureuses ?

Les services secrets soviétiques déployaient beaucoup d’énergie et dépensaient des sommes énormes pour séduire les intellectuels, les journalistes, les écrivains, les syndicalistes et les agitateurs de toutes sortes, ce que l’enquête de McCarthy a bien démontré. On sait ce que les mêmes intellectuels qui niaient la famine ont réussi à faire de McCarthy : la même chose qu’à Muggeridge.

Il est vrai que l’influence du communisme se réduisait surtout au milieu intellectuel et que les USA n’ont jamais vraiment été menacé d’une révolution prolétarienne mais les sympathies, la collaboration, et même la promotion du communisme par beaucoup d’intellectuels a été très importante. Le McCartysme n’a pas été une chasse aux sorcières. C’est un des nombreux mythes de gauche comme le succès du New Deal, le libérateur Castro, le saint révolutionnaire Guevarra, le bon docteur Allende et le communisme à visage humain, la Révolution Espagnole, le Révolution Française, le Révolution Russe etc. etc. De tous ces sujets c’est la thèse de gauche qui domine totalement. Le point de vue libéral n’a pas le droit d’exister. Aussitôt que quelqu’un ose déboulonner un de ces mythes, l’analyser, c’est l’étonnement, la réprobation, la stigmatisation, le scandale. Le mot « fasciste » est l’argument qui fait taire tous les doutes sur les mauvaises intentions de celui qui ose examiner les faits avec un peu plus de mesure et d'objectivité.

Pendant que Charlie Chaplin réalisait le Dictateur (1938-39) en pensant évidemment à Hitler, il soutenait un autre dictateur, Staline, qui avait pourtant déjà commis des crimes monstrueux, bien avant Hitler. Et pourtant il ne voyait rien et probablement ne voulait rien voir tellement il était obnubilé par l’utopie d’un paradis communiste et le « cauchemard » capitaliste.

Walter Duranty ne s’était pas trompé de bonne foi car ce qu’il disait aux diplomates et aux journalistes de l’époque était tout-à-fait différent. En 1933, un diplomate anglais rapportait de Londres que « M. Duranty thinks it quite possible that as many as 10 millions people may have died directly or indirectly from lack of food in the Soviet Union during the pas year”.

Si le crime de Hitler est une abomination et celui de Staline, un fait divers, c'est que l'intelligentsia occidentale avaient des sympathies envers le socialisme russe et filtrait l'information comme c'est encore le cas aujourd'hui où le point de vue "progressiste" a toujours le haut du pavé au détriment de toute autre interprétation ou point de vue.

Le point de vue libéral est complètement méconnu ou stigmatisé. La sympathies des journalistes vont à Khader plutôt qu'aux victimes du régime iranien; à Assange plutôt qu'au gouvernement américain; à la mosquée sur le site de 9/11 plutôt qu'à ses opposants qui sont traités d'islamophobes, de racistes; aux Palestiniens musulmans totalitaires et génocidaires plutôt qu'aux Israéliens démocrates; à la thèse apocalyptique du réchauffement climatique plutôt qu'a ceux qui la mettent en doute; le prix Nobel de la paix à Obama qui n'a jamais rien fait, plutôt qu'à quelqu'un de méritant; le prix du festival de Cannes au gros Moore plutôt qu'à un cinéaste de talent, le prix Nobel d'économie à un Krugman qui nous dit que si la crise se prolonge c'est qu'il faudrait injecter encore 2 trillions de dollars dans l'économie en plus du 1.3 déjà dépensé en pure perte, le "Bush bashing" éhonté, Katrina, les pretzels, la canonisation d'Obama et la réticence des journalistes à le critiquer; l'inculte Harper etc, etc. (Je viens tout juste d'entendre deux commentaires à R.-C. où Harper est traité de dictateur de droite, de néo-conservateur dangereux. Et un autre progressiste qui parle d'insurrection éventuellement nécessaire, d'imposition obligatoire de l'école française à tous les citoyens habitant le Québec. Voilà un vrai libéral de gauche ! Voilà un vrai progressiste et non un dangereux conservateur.

Je me suis écarté de mon sujet. Je voulait simplement te raconter l'histoire de Duranty.
Certains renseignements ont été puisés dans : Intellectuals and Society, Thomas Sowell, p. 126 - 127 et Intellectual Pilgrimage, Paul Hollander, p. 119 et 164.)



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Enstein et Lénine


"This crippling of individuals I consider the worst evil of capitalism... I am convinced there is only one way to eliminate these grave evils, namely through the establishment of a socialist economy, accompanied by an educational system which would be oriented toward social goals. In such an economy, the means of production are owned by society itself and are utilized in a planned fashion. A planned economy, which adjusts production to the needs of the community, would distribute the work to be done among all those able to work and would guarantee a livelihood to every man, woman, and child." -- Albert Einstein

On voit qu'un grand savant peut être aussi ignorant et malavisé que n'importe quel citoyen quand il s'écarte de son champ de spécialisation. Ici, Einstein endosse presque parfaitement la vision surréaliste et catastrophique de Lénine :
« Enregistrement et contôle, tel est l’essentiel, et pour la mise en route et pour le fonctionnement régulier de la société communiste dans sa première phase. Ici, tous les citoyens se transforment en employés salariés de l’Étât constitué par les citoyens armés. Tous les citoyens deviennent les employés d’un seul cartel du peuple tout entier, de l’Étât. Le tout est d’obtenir qu’ils fournissent un effort égal, observent exactement la mesure du travail et reçoivent in salaire égal…..la société toute entière ne sera plus qu’un seul bureau et un seul atelier avec égalité du travail et égalité du salaire. »« L’enregistrement et le contôle » ont déjà été « simplifiés à l’extrême » par le capitalisme et sous le communisme, ils se réduiront « aux opérations les plus simples de surveillance et d’inscription et à la délivrance de reçus correspondants, toutes choses à la portée de quiconque sait lire, écrire et connaît les quatre règles de l’arithmétique. »
Lénine, 1975, T. lll, p.366 (A. Besançon, Les Origines intellectuelles du léninisme.

Trois ans seulement après avoir pris le pouvoir, Lénine constatait que la Russie faisait face à la "ruine, la famine et la devastation".Lénine, Le rôle et les fonctions des syndicats sous la nouvelle politique économique, Oeuvre choisies, Vol. II, Chap. 2, P. 618

Einstein pouvait être un génie en physique mais il était certainement un imbécile en économie.



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CRISE DE 1929 et New Deal

« There is, of course, no way to re-run the stock market crash of 1929 and have the federal government let the market ajust on its own to see how that experiment would turn out. The closest thing to such an experiment was the 1987 stock market crash similar in size but not in duration to the 1929 collapse. The Reagan administration did nothing, despite outrage in the media at the government’s failure to act.

“What will it take to wake up the White House ?” the New York Times asked, declaring that “the President abdicates leadership and courts disaster” Washington Post columnist Mary McGrory said chat Reaga “has been singularly indifferent” to the country’s “current pain and confusion”. The Financial Times of London said chat President Reagan “appears to lack the capacity to handle adversity” and “nobody seems to be in charge”.
A former official of the Carter administration criticized President Reaga’s “silence and inaction” following the 1987 stock market crash and compared him unfavorably to President Franklin D. Roosevelt whose “personnal style and bold commands would be a tonic” in the current crisis.

The irony in this was that FDR presided over an economy with seven cosecutive years of double-digit unemployment, while Reagan’s policy of letting the market recover on its own, far from leading to another Great Depression, led instead to one of the coutry’s longest periods of sustained economoc growth, low unemployment and low inflation, lasting twenty years."

Intellectuals and Society, Thomas Sowell, Basic Books, 2009

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CASTRO ET PINOCHET
jcdturbant, 12 déc. 2006, Pinochet - Castro :Quand on aime, on compte pas.



"Voici quelques extraits des JT d’hier (notamment, on s’en doute, celui de Canal +, la chaîne qui confond impertinence et incontinence idéologique). En substance, voici, parmi mille autres choses, ce que l’on pouvait entendre sur nos petits écrans : « Pinochet a terminé sa carrière sur un échec politique retentissant : au référendum de 1990, les chiliens l’ont renvoyé du pouvoir » ! On peut voir les choses comme ça… On pourrait aussi dire que, contrairement à Castro, Pinochet a quitté volontairement le pouvoir et a accepté la transition vers la démocratie ! Mais ce serait laisser entendre que Pinochet était moins despote que son homologue cubain, et ça, la gauche française n’est pas prête à l’admettre !

Autre exemple : « Dans les années 70-80, il mène une politique ultra-libérale qui accroît les inégalités » ! Ca aussi il fallait s’y attendre : Pinochet = libéralisme = fascisme (lisez Sarko-Pino : même combat !) Nos journaleux sinistrés (du latin « sinister » etc.) préfèrent de loin les dictateurs socialistes qui ont ruiné leur pays en collectivisant l’économie, tandis que le Chili est aujourd’hui une des économies les plus solides d’Amérique latine…

Enfin, last but not least, AUCUN média français ne s’est employé à faire une comparaison, même sommaire, entre la dictature de Pinochet et celle de Castro. Et pourtant : il n’y a pas photo !

Pinochet = 16 ans de dictature terminées par un départ volontaire du dictateur et une transition démocratique réussie.

Castro = 47 ans de dictature qui devraient s’achever d’ici quelques semaines ou quelques mois par une transmission du pouvoir au frère cadet !Pinochet = environ 3000 morts en 16 ans et quelques milliers de prisonniers politiques. Castro = 15 à 17 000 personnes fusillées (vous avez bien lu !) en un demi-siècle et plus de 100 000 cubains (vous avez bien lu !) qui ont connu les camps ou les prisons cubaines (source : Le livre noir du communisme, Pocket, p 939).

Pinochet = laisse un pays prospère en quittant le pouvoir.

Castro = aura totalement ruiné son pays (un des plus riches d’Amérique latine en 1959, un des plus pauvres de la planète aujourd’hui) au moment où Dieu aura la bonne idée de le rappeler à lui !

Est-il vraiment nécessaire de poursuivre la démonstration ?Mais nos journalistes ont-ils seulement le temps de lire ? N’ont-ils pas trop à faire à répéter inlassablement les mêmes poncifs et les mêmes mensonges, acharnés qu’ils sont à défendre leur cause à défaut d’informer leur public ?
Voir aussi l’excellent édito de Stéphane dans Le meilleur des mondes."