vendredi 20 février 2009

Revel, Gorkin,Lénine, Yartchouk, Sartre

« La solution d’une « économie sans profit », gérée exclusivement par la « puissance publique », cette solution, lorsqu’elle est appliquée à l’intégralité ou à la majeure partie de la production et de la distribution, brise les principaux moteurs de la vie économique, anéantit la productivité, la création., l’efficacité et les sources mêmes du bien-être. C’est du moins ce que l’expérience a permis de constater jusqu’à présent. Ainsi, la contradiction interne du socialisme est qu’il détruit les conditions mêmes de sa propre réalisation, en commençant par jeter les bases d’une société de pénurie »
J.F. Revel


« La liberté des échanges, écrit Lénine, c’est la liberté du commerce…. Or la liberté du commerce c’est le retour du capitalisme,… c’est l’échange entre des petits patrons. »
Ainsi, le paysan qui pousse l’araire auquel est attelé sa vache ou sa femme, cet ouvrier qui se livre à quelque minuscule trafic, c’est un patron. Il y avait à Moscou, sur la place Soukharevska une sorte de souk où s’effectuait de misérables échanges. Il fut fermé. «Mais, écrit Lénine, il n’était pas difficile de fermer l’ancien marché noir. Le plus terrible, c’est le Soukharevska qui règne dans l’âme et dans les actes de tout petit propriétaire. Voilà ce qu’il faut fermer. »

Lénine, Vll ieme Congrès des Soviets en Russie, p. 522

Rêvons avec Lénine

« Enregistrement et contôle, tel est l’essentiel, et pour la mise en route et pour le fonctionnement régulier de la société communiste dans sa première phase. Ici, tous les citoyens se transforment en employés salariés de l’Étât constitué par les citoyens armés. Tous les citoyens deviennent les employés d’un seul cartel du peuple tout entier, de l’Étât. Le tout est d’obtenir qu’ils fournissent un effort égal, observent exactement la mesure du travail et reçoivent in salaire égal…..la société toute entière ne sera plus qu’un seul bureau et un seul atelier avec égalité du travail et égalité du salaire. »



« L’enregistrement et le contôle » ont déjà été « simplifiés à l’extrême » par le capitalisme et sous le communisme, ils se réduiront « aux opérations les plus simples de surveillance et d’inscription et à la délivrance de reçus correspondants, toutes choses à la portée de quiconque sait lire, écrire et connaît les quatre règles de l’arithmétique. »


Lénine, 1975, T. lll, p.366 (A. Besançon, Les Origines intellectuelles du léninisme.

" Et ainsi, d'année en année, l'idée socialiste gagna du terrain, sans que personne eût pensé à examiner à fond ses conditions. Si bien qu'il arriva un jour où le socialisme marxiste, ayant pris le pouvoir, se mit en devoir d'exécuter intégralement son programme et dut reconnaître alors qu'il n'avait pas la moindre notion de ce vers quoi ses efforts avaient tendu pendant des dizaines et des dizaines d'années."

Ludwig von Mises, Etudes économiques et sociologiques, 1938

Ce qu'en dit Julian Gorkin:

« Comment eut-il pu penser (Lénine) qu’une Russie à demi barbare, à peine sortie du féodalisme put se mettre à la tête de l’émancipation et de la liberté du genre humain?….L’étât arriéré de l’URSS joint aux prétentions du bolchévisme au monopole ou à l’universalité, a donné naissance, avec le stalinisme, au pire des monstres : le nationalisme totalitaire russe et l’expansionnisme impérialiste retardataire et agressif, conséquence naturelle de ce nationalisme. »

Julian Gorkin, Destin du XXième siècle.

« C’est un capitalisme d’Étât, propriétaire des moyens de production et d’échange en même temps que des individus en tant que producteurs, consommateurs et « citoyens » de sorte que ceux-ci ne jouissent d’aucun droit ni d’aucune liberté. Les masses immenses constituant la population laborieuse peuvent être divisées en trois : les hommes à demi-esclaves qui ont encore la possibilité de travailler, moyennant salaire dans une usine, de marcher dans la rue, de dormir entassés dans une pièce ou un collectif, les esclaves des camps de travail forcés qui reçoivent la ration alimentaire correspondant strictement à la norme de travail qu’ils ont fournie, les serfs des kolkhozes. Quoi qu’en disent les textes officiels soviétiques, ces masses ne jouissent d’aucun droit civiques, juridiques, politiques,social et moral. Leur seule raison d’être sont le travail et l’exploitation. »

Julian Gorkin, Destin.

C’est à cette société idéale que tant d’intellectuels français, dont Jean-Paul Sartre rêvaient. C’est aussi Sartre qui a déploré que la réalité monstrueuse des camps de concentrations comptant des millions de prisonniers-esclaves ait été dévoilé publiquement dans le rapport Khroutchev.

Et c’est Simone de Beauvoir qui disait : , "C'était vraiment des centres de
rééducation, un travail modéré, dira-t-elle en 1963, un régime libéral, des théâtres, des bibliothèques, des causeries, des relations familières, presque amicales, entre les responsables et les détenus »

Ces deux intellectuels ne savaient pas ? Ils auraient dû écouter l’anarchiste Efim Yartchouk qui dévoilait tout dès 1922. Yartchouk était un acteur et un témoins visuel. Il avait pris part à la révolte de Kronstadt :

« En réalisant la révolution d’Octobre, la classe ouvrière espérait atteindre son émancipation complète. En résultat, une exploitation encore plus grande s’est crée contre la personne des travailleurs. Le pouvoir gendarmo-policier du monarchisme est passé dans les mains des usurpateurs communistes, lesquels ont apporté aux travailleurs, au lieu de la liberté, la crainte continuelle de la Tchéka, dépassant en horreur le régime policier tsariste. Les baillonnettes, les balles et les rebuffades grossières du tchékiste, voilà ce qu’après une lutte si longue et si meurtrière a gagné le travailleur de la Russie soviétique…. »

« Mais, ce qui est le plus ignoble et le plus criminel c’est l’asservissement moral qu’ils ont imposé; ils ont pris possession du monde intérieur des tavailleurs, les obligeant à penser seulement de la manière qu’il leur convient.
Ils ont enchaîné les ouvriers aux ateliers à l’aide des syndicats officiels transformant le travail non en joie mais en nouvel esclavage. Aux protestations des paysans s’exprimant en des soulèvement spontannés et à celles des ouvriers obligés d’en recourir, par la force même des choses, à la grève, ils répondent par des fusillades en masse et une férocité égale à celle des généraux tsaristes. »

« ….cela est devenu évident, que le Parti communiste russe (les Bolchéviques) n’est pas le défenseur des travailleurs ainsi qu’il se présente car les intérêtes du peuple laborieux lui sont étrangers. Ayant conquis le pouvoir, il craint de le perdre, c’est pourquoi tous les moyens sont permis pour le conserver : la calomnie, la violence, la tromperie, le meurtre, les représailles contre les familles des insurgés. » Éfim Yartchouk

Sartre accusait les Yarkchouk, Buber-Newman, Kravchenko, Rousset, Soljénitsyne, d’être à la solde de la CIA et quand il s’est ouvert les yeux à la publication du Rapport Khroutchev, il a déploré que ce soit rendu public car cela risquait de « démoraliser Billancourt. » C’est tout dire !

Si on se fie à Lénine, Yartchouk ne connaissait rien du prolétariat et de ce qui est bien pour lui car :

« Seul le parti connaît la vérité – le marxisme – sur le vrai – le prolétariat : le prolétariat reçoit sa vérité du parti. Prétendre dire la vérité du prolétariat au nom du prolétariat, reçoit sa vérité du parti. Prétendre être son porte-parole, signe le mensonge qui pourra être dénoncé au nom du prolétariat par le parti, qui seul connaît la vérité du prolétariat. Les énoncés sur le prolétariat ne sont vrais que si le sujet de l’énonciation n’est pas le prolétaire mais le parti : vouloir faire coincider le sujet de l’énoncé- le prolétariat- avec le sujet de l’énonciation- le prolétariat- voilà une imposture anti-parti. »

Lénine, Œuvre Complète, tome 15, p. 475

Voilà un bel exemple de quelqu’un dont le cerveau a été possédé par l’Idée. L’Idée a remplacé la réalité. Les mots ont pris la place des choses réelles. Et cette hallucination a été la cause de la mort de millions d’êtres humains vivants et sentants qui n’avaient qu’une seule vie. Des millions d’hommes, de femmes et d’enfant sont morts de faim, des centaines de millers ont été fusillés, assassinés, déportés pour le règne de l’Idée, à cause d’un homme médiocre et psychologiquement et intellectuellement dérangé.

Et il se trouve des gens assez irréfléchis ou profondément ignorants, et au cœur et à l’intelligence assez tordues, pour dire qu’un tel homme a libéré le peuple russe du despotisme, de l’ignorance, de la « misère », en tous cas, de celle qu’ils veulent bien imaginer et que, puisqu'il n'y avait aucune autre façon de le faire, ses crimes ne furent pas des crimes mais une "nécessité historique."

Lénine, à l’âge de seize ans, fut « illuminé » par le roman de Tchernitchevski, Que faire. L'utopie s'est emparé de son cerveau sans qu'il la mette le moindrement en question, sans aucun esprit critique, sans la maturité intellectuelle nécessaire pour pouvoir bien juger, sans aucune culture, même générale, sans expérience pratique de la vie. Comme beaucoup de jeunes.

Voici un beau texte de Tourguéniev, à ce sujet :

« Vous qui désirez ce seuil, savez-vous ce qui vous attend?
Je le sais répondit la jeune fille.
Le froid, la faim, le dégoût, la dérision, le mépris, les abus, la prison, la maladie et la mort !
Je le sais, je suis prête, je supporterai tous les coups.
Pas seulement des ennemis, mais aussi des parents et d’amis.
Oui, même d’eux…
Est-ce que vous êtes prête à commettre même un crime ?
Je suis prête pour le crime, aussi.
Savez-vous que vous pouvez être désillusionnée par vos croyances, que vous pouvez découvrir que vous vous êtes trompée, que vous avez ruiné votre jeune vie en vain ?
Je le sais aussi.
Entrez !
La jeune fille passe le seuil et un lourd rideau s’abat derrière elle.
Une imbécile ! dit quelqu’un en grinçant des dents.
Une sainte !fait quelqu’un d’autre, en réponse. »

"Saint Lénine" ont longtemps proclamé certains. "Saint Lénine" procament encore cetrtains.

« En tous cas, ressentir une admiration sans borne, ou presque, pour une telle position revient certainement à s’en faire le complice. » Robert Conquest.








Dans ce discours hallucinant digne d'un aliéné, où se trouvent les personnes en chair et en os, où sont les hommes, les femmes. les enfants réels ? Ils n'existent pas et n'ont jamais existé , pour ce gens-là. Ils étaient totalement absents de leur préoccupation. Lénine et tous ses semblables vivaient dans un autre monde, un monde abstrait, fantasmagorique. Ils vivaient dans des "hallucinations conceptuelles."











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